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Stendhal inconnu au bataillon

Tous ceux qui aiment la littérature et s’intéressent aux problèmes de la création liront Le roi vient quand il veut de Pierre Michon dont le sous-titre (Propos sur la littérature) explicite le contenu. Michon est un grand lecteur ou relecteur et il lui arrive d’être plus que brillant lorsqu’il parle de Madame Bovary ou de Julien Gracq. Mais il est plus intéressant encore lorsqu’il répond aux nombreuses questions sur la façon dont s’élaborent ses textes. J’y renvoie le lecteur.

Les stendhaliens seront peut-être un peu déçus de constater que leur auteur fétiche ne trouve pas place à côté de Faulkner, Flaubert, Proust, Balzac, Hugo, Giono et d’autres. Michon ne le cite qu’une fois et seulement pour dire que Gracq lui accordait la priorité. À aucun moment, quand il parle de son travail, il ne se réfère à l’auteur du Rouge.

On peut pourtant noter des analogies. Chez les deux, le processus de la création prend la forme d’une crise avec intensité, rapidité, fulgurance. Cause ou conséquence l’incapacité à faire un plan. Les propos de Stendhal sur la question sont connus. Michon y revient plusieurs fois, parlant à ce propos d’une « liberté volée » « Non, pas de plan, jamais, c’est une catastrophe » (p. 125). ; « Pour moi, tout scénario préétabli est un carcan et même quelque chose qui empêche d’écrire » (p. 211). Ils ont aussi en commun, l’un et l’autre, d’avoir beaucoup lu et d’avoir dédié leur vie à la littérature.

Michon fait remarquer au passage que même ceux qui font des plans précis ne s’y tiennent pas strictement. Ainsi, des scènes fondamentales comme celle de l’amputation ou celle du fiacre ne figuraient pas dans le scénario initial de Madame Bovary.

Pourquoi cette absence de Stendhal dont se réclament tant d’écrivains ? Peut-être trop de second degré, trop d’humour, même si Michon n’en manque pas dans ses entretiens ? Pas assez de travail sur la langue, la priorité étant accordée par Stendhal à la peinture sociale et à la psychologie, le cœur humain ? Le mieux serait peut-être de poser la question à l’auteur.

Paul Desalmand

MICHON Pierre, Le roi vient quand il veut. Propos sur la littérature, Albin Michel, 2007, 400 p., 22 €.

RÉPONSE  de PIERRE MICHON à mon article sur son livre Le roi vient quand il veut.

Cher Monsieur, merci de votre bon papier.

Je vais vous expliquer : les étude sur les auteurs parues dans ce recueil d'entretiens sont le résultat de commandes, et dues souvent au hasard (on me prend pour un spécialiste de Flaubert ou Faulkner, mais c'est une blague). Mais bien sûr que j'aime passionnément  Stendhal (surtout peut-être La Chartreuse). Ah! qui me fera un pont  d'or sur Stendhal?

Une anecdote : mon grand-père, paysan mais plutôt lettré, ne pouvait plus jardiner à la fin de sa vie, ce qui avait été sa passion. Aussi il lisait sans cesse. Je lui passais des bouquins qu'il me rendait sans commentaire. Quand il m'a rendu Le Rouge et le noir il m'a dit : « Ça, c'est un livre. » J'attache de l'importance à cette réaction que je n'ai jamais oubliée.

Chaleureusement à vous.

Pierre Michon.

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